« Cela fait près d’un quart de siècle qu’il tient l’affiche sur trois scènes à la fois : la scène où il présente sa collection de haute couture, la scène où paraissent ses collections de prêt-à-porter et enfin les scènes des théâtres où ont été jouées des pièces, présentées dans ses costumes et parfois dans ses décors. (…)

C’est parce qu’il a su jouer avec une maîtrise infaillible sur le double registre de la couture et du théâtre qu’Yves Saint Laurent est d’un cru rare. Jamais il n’a fait de la mode sur une scène de théâtre ou du théâtre dans un salon de couture, se rangeant en cela à l’avis de Balzac lorsqu’il écrivait que “ dépasser c’est devenir caricature ”. »

Edmonde Charles-Roux

De l’Académie Goncourt, Paris, 1986